Les Tribulations du camarade Lepiaf

Arthur Koestler

Dans ce roman inédit écrit en 1934, Arthur Koestler met en scène des enfants allemands placés dans un foyer français, L’Avenir. Leurs parents, déjà emprisonnés dans les camps de concentration ou eux-mêmes exilés, ont dû se séparer d’eux, ne pouvant plus subvenir à leurs besoins. Ces petits héros – Dédé le Voleur, Ullrich l’Opposition, Mathile aux Polypes – ont des jeux bien étranges : ils s’amusent à reproduire les débats qu’ils ont connus dans leurs familles. Ils élisent leurs représentants, organisent des réunions hebdomadaires, émettent des revendications, et créent un tribunal pour statuer sur le cas d’un voleur de chocolat…

Hiéroglyphes

Arthur Koestler

Après avoir évoqué, dans La Corde raide, son adolescence dans une Vienne encore heureuse, la Palestine des premiers kibboutz, la bohème journalistique du Berlin des années 1920, Arthur Koestler fait revivre dans ce volume l’euphorie de son adhésion au communisme, quand les lendemains chantaient en U.R.S.S. ; et que, comme l’annonçait Trotsky « le citoyen moyen de la société sans classe » qui s’édifiait à l’Est allait « s’élever au niveau d’un Aristote, d’un Goethe, d’un Marx ». « Les sept ans d’aveuglement qui frappèrent l’Occident de 1932 à 1939 furent un des phénomènes les plus remarquables de l’histoire. Il eût fallu, à des gens élevés dans les traditions de l’Occident, une puissance d’imagination peu commune pour admettre et se représenter la renaissance de la torture médiévale et de l’esclavage antique. Il fallait un effort intellectuel plus grand encore pour croire à la réalité des plans nazis et communistes de conquête du monde par la conspiration et la terreur ». Cette incrédulité devant l’incroyable fut le fait le plus général de cette « Nuit de Sept ans » qu’Arthur Koestler, désormais désillusionné, évoque dans ce troisième tome de son étonnante autobiographie.

La corde raide

Arthur Koestler

En 1937 pendant la guerre d’Espagne, comme je me trouvais en prison avec la perspective d’avoir à affronter le peloton d’exécution, je fis le vœu, si je sortais vivant, d’écrire une autobiographie sincère et où je me ménagerais si peu qu’à côté d’elle les Confessions de Rousseau et les Mémoires de Cellini paraîtraient pure hypocrisie… De l’adolescence dans une Vienne encore heureuse à l’adhésion au communisme, voici la première partie de cette histoire d’un enfant du siècle, témoin lucide et souvent ironique de son itinéraire passionné et de la tragédie de son temps.

Croisade sans croix

Arthur Koestler

Printemps 1941.
Peter, jeune Hongrois fuyant son pays où il vient de passer trois ans en prison pour ses activités communistes, débarque clandestinement dans le port de Lisbonne. Perdu dans la foule des réfugiés espérant pouvoir refaire leur vie ailleurs, il veut s’enrôler dans les forces alliées et attend un visa pour l’Angleterre. Désœuvré, il croise Odette, une jeune Française dont il tombe éperdument amoureux.
Quand elle part brutalement pour l’Amérique, Peter s’effondre : frappé d’une paralysie soudaine et incompréhensible à la jambe droite, il ne peut plus marcher. Sonia, une psychanalyste, va l’entraîner dans un travail intérieur intense au cours duquel Peter va découvrir les raisons profondes de son engagement, et devoir faire un choix : l’amour ou le combat pour la liberté.

Spartacus

Arthur Koestler

Révoltés à l’idée de devoir combattre des fauves, soixante-dix gladiateurs de l’école de Lentulus Batuatus se sont enfuis. Ce qui aurait pu n’être qu’une mutinerie sans lendemain va faire trembler sur ses bases la République romaine. Rejoints par des centaines puis des milliers de leurs semblables, conduits par deux chefs bientôt rivaux Crixus et Spartacus le Thrace, les esclaves vont écraser l’un après l’autre les corps d’armée envoyés contre eux, déchaînant à travers l’Italie un torrent de colère et de liberté…

La Lie de la terre

Arthur Koestler

Arthur Koestler, militant communiste, et Juif hongrois d’origine, aura connu beaucoup des années sombres de l’Europe. Durant l’hiver 1941, alors qu’il a été interné au camp du Vernet en Ariège par la République française en tant que communiste, il écrit son témoignage La Lie de la terre. Au Vernet, Koestler expérimente l’absurdité d’une administration française qui enferme les ennemis de ses ennemis, des réfugiés antifascistes et antinazis qui, parce qu’allemands ou autrichiens de nationalité, ou communistes de conviction, sont considérés a priori comme une potentielle « 5e colonne ». C’est un camp disciplinaire où les conditions d’hygiène, la sous-alimentation, le froid, la surveillance continue, l’ennui, le désespoir couplé à l’impuissance, rongent chacun. Koestler aura connu ces affres, et c’est cette violence nue qu’il rapporte sans pathos.