André Versaille

L’irruption du fondamentalisme islamique en Europe interroge sur les rapports entre islamisme et islam. Dans cet essai engagé, André Versaille dénonce l’absence de débat objectif sur le sujet, au nom d’une idéologie selon laquelle toute mise en cause de l’islamisme radical ne peut que renforcer le racisme antimusulman. Cet homme, qui se décrit comme issu de « la gauche de la gauche », s’adressant à ses pairs, fustige cette approche qui fait des musulmans de France, « à l’insu de leur plein gré », un prolétariat à protéger et à libérer à tout prix de l’oppression des classes dominantes. Ce prix à payer, dit Versailles, est celui du déni par les intellectuels « dits » de gauche, de la dimension politique et terroriste de l’intégrisme islamique. Composant le premier tiers de l’ouvrage, son analyse s’appuie sur la négation, au nom du principe de la « pureté révolutionnaire initiale » des atrocités des régimes soviétiques, chinois ou cambodgiens. A l’époque, interdit de critiquer, « pour ne pas désespérer Billancourt », dira Sartre en 1955. Il parcourt et analyse ensuite tous les partis pris idéologiques qui accompagnent les débats sur l’islamisme radical, de son explication/justification par la colonisation, l’échec de l’intégration, les laissés pour compte de la croissance, la défense de toutes les cultures, la dénonciation des crimes du colonialisme et la nécessaire repentance de l’occident.
L’originalité de l’ouvrage est qu’André Versaille démonte tous ces arguments, preuves et textes à l’appui. Il met en valeur l’influence du conformisme « politiquement correct » et de quelques leaders d’opinion comme le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) ou les Indigènes de la République, qui taclent tout questionnement sur l’islam radical en France et le qualifie de « dérive islamophobe ».
Cet ouvrage enfin, prend parti pour qu’un débat non perverti de ces dictats idéologiques puisse se tenir en Europe avec les intellectuels musulmans modérés.