André Caroff

Le Trans-Europ-Express Helvetia filait dans la nuit glaciale de mars à sa vitesse de pointe. Le vent sifflait le long de ses flancs métalliques, le froid givrait ses vitres, mais ses passagers, confortablement installés dans les wagons climatisés, baignaient dans la tiédeur.
Dans son compartiment, Otto Begleiter paraissait somnoler. Il occupait le coin situé près de la vitre, dans le sens de la marche du train, n’en avait pratiquement pas bougé depuis Hambourg.
Comme cela, il ressemblait à un gros chat inoffensif. En réalité, personne n’était plus attentif ni plus dangereux que lui.