Pascal Ruffenach
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Un homme va mourir, il le sait. Nous aussi, dès la première page. Le scénario est écrit, pas de surprise à attendre. Pas de rebondissements romanesques à escompter. C’est une question de temps. De combien de temps ? Nul ne le sait, nul ne le calcule. Ce n’est pas un problème d’arithmétique que la vie lorsqu’elle va vers sa fin ! Car il n’y a plus de temps. Ni long, ni court. Un temps suspendu, vague, posé sur le terme d’une vie comme la mer est posée sur et contre la terre humaine, avec les allées et venues des marées, les falaises fouaillées, le sable qui se recouvre puis se découvre, les algues qui apparaissent puis disparaissent. Un paysage aléatoire, toujours recommencé. Le sable qui coule entre les doigts. La plage où les corps s’enfouissent. Et le soleil, parfois, qui réchauffe sans illusion. |